ActualitésParticipation à la vie scolaire 18 décembre 2017 | [juiz_sps buttons="facebook, twitter, google, mail, print"]LES RENCONTRES PEP CENTRE DES CONGRÈS DE LA VILLETTEAGISSONS POUR UNE SOCIÉTÉ SOLIDAIRE ET INCLUSIVE EN FRANCE ET EN EUROPETable ronde du 15 décembre 2017 ” Comment, dans le secteur de l’école et de l’éducation au sens large, les acteurs se mobilisent pour favoriser l’émancipation/la participation des personnes ? “S’appuyer sur l’EuropeS’appuyer sur l’Europe pour s’interroger sur la notion d’inclusion et ses modalités de mise en œuvre pour agir pour une société solidaire et inclusive est le défi des PEP. Le Conseil Français des Personnes Handicapées pour les Questions Européennes, association d’associations, existe depuis 20 ans. Il prend en compte le poids de la société civile française pour le porter à Bruxelles afin que certains points deviennent réalité législative. Pourquoi ? Parce que les déclarations de conférences mondiales mettent trop de temps à être suivies d’effets.Ainsi la Déclaration de Salamanque réunissant 92 gouvernements et 25 organisations internationales (UNESCO, UNICEF, la Banque Mondiale) à la Conférence Mondiale sur l’Education, réunie en juin 1994, réaffirmait l’engagement en faveur de l’éducation pour tous dans le système normal des enfants ayant des besoins éducatifs spéciaux en déclarant :• chaque enfant a des caractéristiques, des intérêts, des aptitudes et des besoins d’apprentissage qui lui sont propres• les personnes ayant des besoins éducatifs spéciaux doivent pouvoir accéder aux écoles ordinaires, qui doivent les intégrer dans un système pédagogique centré sur l’enfant, capable de répondre à ces besoins.L’Europe n’étant directement assignée à s’occuper de l’éducation, s’en est emparée à travers l’article 13 du traité d’Amsterdam signé le 2 octobre 1997 qui parle, pour la première fois, de lutte contre la discrimination liée au handicap. C’est ce même texte fondateur qui va permettre de lutter également pour l’égalité entre les hommes et les femmes.Cet article, s’appuyant sur la non discrimination, crée une transition, une passerelle vers l’inclusion pour tous et amener chacun et toute institution à un changement d’attitude. Depuis 2010, le législateur reconnaît que toute éducation doit être conçue sur le principe d’inclusion. La société peut s’adapter, s’ajuster à la personne en situation de handicap. Ainsi le système éducatif s’adapte à l’élève par une diversification de l’offre.Albert PRÉVOS, Président du Conseil Français des Personnes Handicapées pour les Questions Européennes (CFHE) distingue trois pratiques en Europe quant aux élèves handicapés :• le système unique : tout élève est accueilli pareillement (Autriche, Norvège, Italie, Espagne, Portugal, Estonie..) ou en partie dans les établissements publics (Suède, Danemark, ..) • des systèmes plutôt séparés : où l’accueil les enfants en situation de handicap sont accueillis spécifiquement en structures différenciées : Belgique, Pays-Bas, Bulgarie, Luxembourg, Allemagne… • un système mixte ou multiforme : France, Angleterre, Finlande, Pologne.. avec des classes en établissements SMS, des classes en accompagnement collectif dans un établissement ordinaire, des inclusions individuelles.L’espérance européenne, faciliter l’écoleAlbert Prévos amène trois réflexions qu’il appelle l’espérance européenne. Prenant l’exemple de la France, il constate que le système éducatif n’est pas fermé mais pose un problème de fond non résolu. Le système français entraîne des actions d’accompagnement et des pratiques de remédiations par la mise en place de dispositifs. Mais les dispositifs ne créant pas une politique, il préconise :o Le principe directeur d’inclusion doit être politique. Admettre une approche globale et être moins préoccupé à classer, trier les élèves en recherchant toutes les ressources éducatives d’un territoire. C’est l’ambition du Collectif 1000 et 1 territoire créé en 2015. Avec des parents, le collectif a défini une Charte des acteurs éducatifs avec notamment la confiance partagée, la formation de tous.o Former les enseignants au sein des ESPE. Aider les professeurs principaux pour construire les parcours des élèves handicapés. Ce sont des moyens certes mais on ne chiffre jamais le coût de la non éducation.o Evaluer différemment le système qui consiste à faciliter l’école, favoriser la formation et l’insertion, créer des plates-formes de savoirs et d’échanges, notamment avec les parents.Une étude de l’INED et du Ministère de l’Éducation nationaleIsabelle VILLE, sociologue directrice de recherche Inserm et directrice d’études EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales), programme handicap et société a présenté une étude conjointe de l’INED (Institut National d’Etudes Démographiques) et du Ministère de l’Education nationale sur des enfants bénéficiaires d’un PPS. A l’aide de graphiques montrant les situations d’enfants élèves en scolarité différentes, l’étude pointe les situations les moins favorables.A travers les modalités de scolarisation, les parents ont été amenés à donner leur point de vue sur la qualité de vie et la participation scolaire de leur enfant, de sa socialisation en classe et établissement. Sur les graphiques suivants, on retrouve les questions posées. Il ressort que les situations les moins favorables sont celles d’une scolarité partagée avec deux structures et celle d’inclusion scolaire en classe ordinaire avec un accompagnant vécu comme stigmatisation. Estimez-vous que votre enfant se sent bien à l’école, au collège ou dans l’établissement ? Pensez-vous que votre enfant est actif et participe à la vie de la classe ? Pensez-vous qu’à l’école, au collège ou dans l’établissement, il arrive que votre enfant reste seul dans son coin ? Votre enfant a-t-il des amis à l’école, au collège ou dans l’établissement ? Voit-il ses amis en dehors de l’école, du collège ou de l’établissement ? Pensez-vous qu’à l’école, au collège ou dans l’établissement, il arrive que votre enfant subisse des moqueries ?Les réflexions de parents au sein de la FNASEPH (Fédération Nationale des Associations au Service des Élèves Présentant une situation de Handicap)Marie-Christine PHILBERT, Présidente de la FNASEPH, s’est présentée comme mère d’une personne en situation de handicap. Pour elle, il faut revoir la considération de chacun sur le handicap. En cela permettre à chaque personne de devenir auteur de son parcours de vie. Pour sa fédération, il suffirait d’appliquer la loi. Elle préfère œuvrer pour l’autonomie plutôt que pour l’émancipation. Quand on parle de co-construction, elle entend de reconnaître les parents dans leur expertise. Non pas une éducation des parents mais un accompagnement prenant en compte de partir de la personne là où elle est et non d’où on veut qu’elle soit. Car ce n’est pas le projet de vie qu’on évalue (celui de la personne) mais les moyens qu’on a mis en place. Elle résume en prônant les 3 ex :o faciliter l’expressiono reconnaître l’expérienceo faire expertise, l’autonomie n’étant pas réservée aux seules personnes que l’on pense capables. En cela elle fait référence au témoignage de Pascal Jacob, parent, dans son ouvrage : « Il n’y a pas de citoyens inutiles ». (Aux éditions Dunod) Fabienne JEGU, Conseillère auprès du Défenseur des droits Jacques TOUBON, rejoint ce point de vue lorsqu’elle parle d’agir sur l’environnement de la personne tout au long de son parcours de vie.En guise de conclusion Adapter l’environnement, penser la personne et non penser handicap, tel est le changement des mentalités à faire. L’Europe est un champ à investir. Les discours de clôture du député européen Guillaume BALLAS ainsi que de Fabienne JEGU, Conseillère auprès du défenseur des droits allaient dans le sens d’une participation à tous les niveaux. Il faut croire à notre capacité à apporter différemment. Il faut proposer, se lancer, innover et rendre compte. L’espoir d’une société solidaire et inclusive est entre les mains de tous. Joël PAPIN, administrateur de l’AR PEP Pays de la Loire. Navigation de l'articleL’Assemblée Générale vote les nouveaux statuts !Une nouvelle dynamique chez les pupilles